Grève perlée : un bien joli nom qui fait plus penser à un mouvement type #BalanceTonCollier réclamant l'arrêt de l'exploitation des huîtres à des fins (et non à des faims du mollusque) bijoutières futiles plus qu'à un mouvement social.
Le mot “perle“ trouverait son origine très incertaine du latin “Perna“, pour désigner une pinne (...) marine, sorte de coquillage.
Quant au mot “grève“, il vient du Gaulois pour dénommer le sable épais (cf. gravier et l'origine du nom des lieux d'échouage au bord de l'eau) ; il fut également le nom à Paris de la Place de Grève (devenue Place de l'Hôtel de Ville depuis) dont le sol en était essentiellement constitué.
Initialement c'était l'endroit (the place to be...) ou les sans emplois venaient s'enquérir d'une hypothétique embauche : en clair, “faire grève“ signifiait alors rechercher du travail ! Que de chemin parcouru... Faire grève perlée aurait sans doute alors indiqué, à l'instar de certains pôle (pas) employés actuels selon quelques pyrrhoniens (1), qu'on en cherchait, mais pas trop quand même…
La Place de Grève fut également cet endroit où exécutions et supplices publics se déroulaient : le bourreau, lui, ne chômait pas et on peut ainsi dire qu'il était constamment en grève ! Le mot “perlé“ signifiant également “Exécuté avec soin“ (2), on comprend mieux pourquoi ces deux termes sont à ce point liés…
Je ne sais si ce lieu fut choisi en raison de sa grande quantité de sable pour permettre une meilleure absorption du sang déversé ou si c'est la présence de nombreux chômeurs sur place qui conduisit à cette décision d'y pratiquer la peine capitale afin d'en réduire plus sûrement le nombre : on est parfois si peu scrupuleux sur les moyens à employer pour modifier certains chiffres, notes et statistiques...
Pour ma part, j'aimerais un peu plus de “travail perlé“ : pouvoir ne pas toujours travailler en mode Samu, ne pas répondre à tant de vaines (quel manque de) consultations, avoir le temps de prendre du recul (comment voulez-vous que), avoir un peu plus de pot (et de Pau), profiter un peu plus des week-ends et des jours fériés en tous genres avec les ponts ou les viaducs qui les relient. Mais bon, je ne crois pas qu'il existe de Place du Travail…Ça n'est pas la simple envie de se reposer, mais celle (et belle) de pouvoir de temps à autre, se consacrer à d'autres choses. Un rêve plus percé que perlé...
(1) Adeptes de la doctrine du philosophe Pyrrhon caractérisée par le scepticisme.
(2) Larousse > Travail perlé : être fait d'une façon parfaite.
Quelques nouvelles perlées : l'agence a été choisie pour les projets de signalétique du nouveau palais de justice de Douai et de la Caisse des Allocations Familiales des Yvelines ainsi que pour la scénographie de l'exposition “Souvenirs de la Grande Guerre : les monuments aux morts du Rhône et de la Métropole de Lyon“ sise aux archives du même nom.