Il y a peu, j'interrogeais une adjointe dont je tairai le nom par décence et par courtoisie, au sujet d'une consultation relative à la “Conception et réalisation d'un logo, d'un discours de marque et leurs déclinaisons...“. Ce projet, plus que passionnant et plus qu'intéressant à mes yeux, souffrant d'une incohérence pour ne pas dire d'un illogisme dans son règlement de consultation j'écrivais à ladite personne ce simple mail :
“Bonjour,
ayant lu le règlement de la consultation citée en objet, j'aurais aimé savoir quels éléments sont attendus pour noter « l'originalité et la qualité de la prestation proposée » puisqu'aucune note méthodologique, technique ou d'intention, ni aucun projet ne sont demandés dans la liste des pièces exigées… Vous remerciant par avance, etc.“
Je reçus, et on pourra l'interpréter dans tous les sens du terme, la réponse suivante de ma correspondante que je souhaite toujours laisser anonyme, n'étant pas moi-même anonymous et ne souhaitant donc pas être délétère sans vouloir pour autant me taire :
“bonjour
L'originalité et la qualité de la prestation se fera sur les propositions que vous devez nous envoyer, il est demandé de nous faire parvenir quelques [SIC] logos pour que nous puissions juger ce qui nous plaît [SIC] le plus [SIC].
Ce logo proposé sera la base de l'évaluation avec le prix et l'expérience de l'agence.
J'espère vous avoir éclairé.
Cordialement.“
Flatté de cette connivence nouvelle, la cordialité nous réunissant désormais, je faillis prendre mon clavier à défaut de ma plume pour lui adresser cette réponse :
“Bonjour,
compte tenu des ambitions affichées dans votre cahier des charges il ne nous est pas possible de vous envoyer « quelques logos » comme vous avez la bonté de nous le préciser… N'étant ni charcutiers ni épiciers, nous ne vendons pas nos créations au kilo et n'avons pas pour habitude de concevoir des identités à la volée. Il est consternant qu'en 2016 de telles consultations puissent encore être organisées de la sorte avec un tel mépris tant pour le travail de graphiste que pour toute réflexion en matière de communication… Quant à nous avoir éclairés, il semble qu'il serait bon que vous le fussiez…“
Sur les conseils d'un ami avisé, sans doute soucieux de ne pas dénigrer le professionnalisme et préserver l'intégrité des métiers de bouche dont je m'étais abusivement servis afin d'étayer mon propos (Il y'en a un peu plus, je vous le mets quand même ???), je pris la décision douloureuse de n'en rien faire, conscient que ma tentative désespérée d'éduquer cette personne, fort charmante au demeurant, aux “choses“ de la création était sans aucun doute vouée à un échec cuisant, ce qui, à n'en pas douter aurait ajouté encore plus d'amertume à ma déconvenue.
J'en restai donc là, c'est-à-dire pas très loin, et décidai d'écrire ce billet d'humeur, mauvaise pour le coup, en prenant soin, bien évidemment de l'adresser séance tenante à ma nouvelle relation toute de cordialité ! Sait-on jamais, une prochaine fois ?
Il est vrai que tout professionnel a étéà ses débuts amateur…
PS : On vient une nouvelle fois de nous dérober, plagier me semble désuet, une de nos notes techniques dans le cadre d'un appel d'offres, pillant allègrement ce que nous avons mis tant d'années à mettre au point… Ce n'est plus « Faites ce que je dis » mais « Dites que c'est vous qui l'avez fait ! ».