En ces moments de profondes discordes et de fêlures, il est paradoxal que beaucoup en viennent à regretter la disparition de certains accents dont on ignorait qu'ils pussent être aimés à ce point. Il y a en effet de quoi être circonspect à défaut d'être circonflexe sur la qualité qu'on veut bien accorder à ces mêmes accents, certains étant visiblement et surtout auditivement plus ou moins appréciés que d'autres… Tant de réformes urgentes à entreprendre et si peu d'accomplies qu'on en arrive à ne mettre l'accent que sur celle, jugée impérative, de l'orthographe : quel abîme...
Mais au fond, est-ce si grave (comme l'accent), est-ce une crise aiguë(comme l'accent) si l'accent est mis sur un des piliers essentiels de notre société commune, la langue, avec tous les accents qu'elle recouvre ? Bien sûr, chaque langue évolue, et doit évoluer, pour demeurer vivante (relisez Rabelais ou Villon), mais on est en droit de s'interroger sur une réforme qui tire un trait sur l'apprentissage et la difficulté au profit de la facilité et de la simplicité immédiate. Il est question ici, comme pour bien d'autres domaines, de lisser et de gommer les aspérités et les difficultés, en clair, de faire en sorte que tout se vaille : insipidité et neutralité sont désormais au menu. Drôle de conception des accents qui sont la richesse même et l'expression de la multiplicité…
Après de telles amputations, ne devrait-on pas désormais parler d'accent circoncis en lieu et place de l'accent circonflexe ?
Le projet d'identité et de charte graphique de Brides-les-Bains a pris son envol : il appartient désormais à la commune et à tous ceux qui voudront le faire vivre… Inutile de mettre l'accent sur le plaisir que nous avons eu à l'élaborer !!!