Le début de la fin ou la fin du début : que fête-t-on entre deux années successives ? La fin de l'année, car on parle volontiers des fêtes de cette dernière, ou le début de l'autre puisqu'on adresse généralement ses vœux pour qu'elle se déroule du mieux possible ? Vu, et bien souvent surtout bu, comme ça, la question n'a semble-t-il que peu d'intérêt, l'essentiel étant l'ivresse et non le flacon.
Néanmoins, si ce passage demeure symbolique bien qu'il soit avant tout astronomique tant en matière de résolution (tiens, tiens...) des astres que pour les dépenses engendrées et les consommations en tous genres avalées, il est selon le point de vue qu'on adopte, pessimiste ou optimiste. À la manière de voir (et surtout de boire) le verre à moitié vide ou à moitié plein, bien que l'on sache parfaitement au bout du compte, que lorsque les coupes sont pleines c'est généralement qu'on en a assez et qu'à la fin des festivités les godets seront rincés bien qu'ils n'aient pas encore été lavés…
Au début et donc au commencement (du réveillon) était le verre, et, à la fin également, sans plus trop de moyens, ce qui ne justifie rien…
Pour débuter cette année, ou finir l'autre, nous avons pu constater une vraie fin : celle de notre manière de répondre à certains cahiers des charges qui nous sont régulièrement soumis. Souhaitant répondre à un appel d'offres, qui comme le pain (avec ou sans gluten...) sont notre quotidien, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une nouvelle règle, un début, quoi, dont, si je l'ai bien compris, la part (de galette) compterait pour 30% dans l'élaboration de la note (et la lutte) finale (vous comprendrez pourquoi).
La ville de Lyon (je cite mes sources) organise une consultation pour la “Conception des supports de communication du Musée de l'Automobile Henri Malartre“. Le règlement de ladite consultation précise en fin (on y revient) de document que, “... forte de son Label Diversité, la Ville souhaite associer ses fournisseurs dans une démarche d'amélioration continue en matière de lutte contre les discriminations et de promotion de l'égalité“.
Bravo ! Quelle belle initiative se dit-on (ou pas...). Il est précisé que “Le candidat décrira, de façon précise et concrète, l'action ou les actions de prévention des discriminations (il devra choisir au minimum 1 axe parmi les 5 suivants : sexe, handicap, âge, origine, religion) qui seront mises en œuvre pendant l'exécution du marché et qui concerneront les moyens affectés à la réalisation du marché“. Je vous passe les précisions qui complètent cette nouvelle disposition, vous n'en verriez pas la fin (encore !).
Au début, je me dis, fort bêtement, je l'avoue, que jamais nous n'avons pratiqué de discrimination et que jusqu'à la fin nous ferons toujours la promotion de l'égalité. C'est dans la poche !
Et puis, me penchant plus précisément sur la “chose“, je m'aperçois, à la fin, que nous ne cochons aucune des cases...
. Pour le sexe, nous sommes 3 hommes (je crois...) pour 1 femme (je crois...). Et bien que je ne nie pas ma part de féminité ou que certain pense que cette femme en vaut deux comme nous, pour la parité c'est raté ! Si au moins l'un d'entre nous était transgenre... Mais dans quelle catégorie devrait il alors être genré pardon, rangé ?
. Pour ce qui est du handicap, l'un de nous a beau avoir un taux d'incapacité suite à un accident, il m'étonnerait fort que la collectivité reconnaisse cette invalidité comme suffisante pour le considérer comme handicapéà part entière (!!!). Dois-je envisager de me blesser gravement pour y parvenir ? Il faut que je creuse du côté handicap mental, il doit bien y avoir quelque un ou quelque une...
. Pour l'âge, s'il est vrai que je me rapproche du troisième, je ne peux faire partie du corpus nécéssaire étant le dirigeant fondateur de l'entreprise. J'imagine que la jeunesse de nos apprenti(e)s et stagiaires ne sera pas non plus un critère qui puisse être retenu : quand on parle d'âge, dans ces cas là, c'est du grand dont il est question...
. Pour les origines, et bien que ce critère soit effrayant puisque la loi interdit de les répertorier, si certain(e) me considère parfois comme très “original“, je crains que nos souches trop franco-françaises ne nous contraignent à ne rien pouvoir faire pour y remédier : je peux toujours me renseigner pour obtenir une double nationalité, mais laquelle ? Et compte tenu des lenteurs administratives, je ne serai jamais prêt à temps...
. Quant à la religion, alors qu'elle est sensée demeurer dans la sphère privée et qu'il est formellement interdit à un employeur de s'y intéresser, je dois tristement constater, compte tenu de l'amitié et d'une certaine intimité qui nous lie toutes (à vrai dire une) et tous, qu'aucun de nous n'est juif, pas plus que musulman ou hindouiste ni d'une autre obédience mais désespérément chrétiens, de baptême en tout cas. Ah, si, peut-être : l'un n'est pas catholique mais orthodoxe. Je doute fort, hélas, que cette religion soit l'une de celles que la ville prenne en considération lorsqu'elle affirme vouloir lutter contre les discriminations. Je vais demander, au cas où, si l'un d'entre nous n'envisage pas de se convertir...
30% de zéro faisant depuis toujours, et donc depuis le début, zéro, j'ai avec regret, renoncéà répondre à cette consultation, et dû mettre le mot FIN, à cette histoire qui n'aura finalement jamais commencé. Cette fin d'année débute bien...
Dans les nouvelles de ce début d'année et de la fin de l'autre, nous avons été choisis par l'agglomération de Valence Romans pour la conception de l'identité visuelle et de la signalétique du bâtiment Latour-Maubourg (médiathèque, archives, PIJ), dont la rénovation et la conception ont été confiées à l'architecte Rudy Ricciotti.
Nous sommes également en charge du graphisme, de la signalétique et de la réalisation graphique de la Maison des Sciences de Lupini à Bastia : notre dame (celle de l'agence !) s'y rendra prochainement.
La ville de Villeurbanne nous a confié la signalétique de 26 de ses équipements scolaires, celle du nouveau bâtiment de la Direction des espaces publics et naturels ainsi que du Complexe sportif Alexandra David-Neel et du Pôle petite enfance Helen-Keller.
C'est un bon début, et même si ce n'est pas une fin en soi, je vous souhaite une très bonne année !
Article 1er de la Constitution : la France « est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ».