Hier, dimanche soir, Charleville-Mézières, 21h, il neige. Je viens d'arriver, mon TER depuis Reims ayant été annulé au dernier moment, cela peut arriver, parfois, même si c'est contrariant ; j'ai pu prendre un TGV, qui n'en a que le nom tant il est lent pour rejoindre la cité de Rimbaud où je dois passer une audition ce matin, lundi 10h. Mais bon, Charleville-Mézières le dimanche soir, c'est, comment dire, un peu vide, abandonné et sans trop d'âme qui vive pas plus qui ne meurt à franchement parler. 20 minutes pour trouver une brasserie qui sert encore… Qu'importe, c'est pour la bonne cause, enfin je crois. Et puis Charleville -Mézières et sa place ducale, la nuit, c'est si beau.
10 h ce matin, lundi donc, j'attends 1/4 d'heure avant de pouvoir présenter nos intentions bonnes, je l'espère, plutôt que mauvaises : on m'annonce que j'ai 30 minutes, pas une de plus pour m'exprimer. Dur dur parfois d'établir le rapport entre la distance parcourue (j'arrive de Lyon…) et le temps qui nous est imparti, pour expliquer et tenter de convaincre. Mais bon, c'est la règle du jeu, qui n'en est pas un. Je dois reprendre après un train qui me conduira à Pau puis à Oloron-Sainte-Marie.
Après avoir tant bien que mal présenté nos intentions je me hâte de rejoindre la gare : on m'y annonce que “mon“ TER (après tout, j'en suis un peu propriétaire...) a lui aussi été annulé…Ça fait beaucoup en peu de temps... Des agents, forts sympathiques au demeurant, essayent de trouver une solution pour que je puisse rejoindre malgré tout les Pyrénées ce soir, mais rien n'y fait, il n'y a aucun moyen. Je me permets de souligner que notre très chère (!) SNCF pourrait avertir ses usagers (ou clients ?) : je dispose de toutes les applications sur mon iPhone à cet effet (Oui.sncf, TGVPro, …), celles-là mêmes qui lui servent habituellement à m'envahir de massages à caractère commercial, comme on dit. Je préfèrerais être averti en temps réel des aléas de mes voyages, ce ne doit pas être très compliqué, me semble-t-il.
Après toutes les avanies de la compagnie nationale ces derniers temps (bugs, pannes, incidents, …) il semble bien que l'information, ou plutôt son absence, soit au cœur du problème : la SNCF ne serait donc pas connectée, en tout cas pas avec le monde des passagers, ce qui est un comble pour une entreprise en charge de leur permettre d'être reliés entre eux… Son changement de dénomination en OUI aurait sans doute dûêtre imaginé avec un peu plus de modestie : sans s'écrire NON, il aurait sans doute été plus raisonnable de choisir PEUT-ÊTRE…
Un préposé me conseille de prendre un taxi (et ça ne fut pas simple non plus d'en trouver un qui accepte une si longue course...) et d'envoyer la facture à la Société Nationale, pour tenter de me faire rembourser. Tenter, car il n'y croit pas beaucoup lui-même...
On verra bien, et je l'espère tout autant, car cette petite plaisanterie m'aura coûté au final 175 € pour rejoindre la gare de Reims, avant que de n'atteindre Paris, si tout va bien… En croisant les doigts pour que le TER qui doit m'amener ce soir depuis Pau pour Oloron-Sainte-Marie à 21h ne soit pas lui non plus effacé…
Il n'y a pas à dire, parfois, on perd sa vie à tenter de la gagner. Il ne manquerait plus que nous ne soyons pas retenus pour le projet de Charleville-Mézières…
Je n'avais pas prévu d'écrire un billet avant la nouvelle année qui se profile, mais étant dans le TGV pour Bordeaux et avec le WiFi (!!!), je me suis dit qui n'y avait pas de raison de ne pas en profiter !
Bonnes fêtes à toutes et à tous. On reste connectés, bien sûr !